Le fait de jouer à « Glacière »
pourrait en refroidir plus d’un. Je me souviens de déplacements
avec la Deuze où nous revenions congelés par la défaite. C’était
une autre époque…
C’est donc avec le statut de leader
que nous abordâmes ces matchs retour au bout du monde parisien,
c’est-à-dire dans ce 13ème arrondissement hostile. Une
fois passé le contrôle à la frontière, nous nous retrouvâmes
réunis dans ce gymnase au parquet patinoire et aux gros spots
halogènes savamment orientés pour obliger l’adversaire à frapper
au jugé.
Certaines équipes voulant la gagne à
tout prix soudoient des joueurs d’origine chinoise (ou presque)
pour qu’ils jouent avec elles… Nous ne mangeons pas de ce
pain-là ! Ainsi, le capitaine de la Cinq, face aux défections
diverses fut prêt à se sacrifier pour jouer un simple quand, au
dernier moment, un joueur emblématique acceptât de venir. La suite
indiqua que le capitaine eût peut-être mieux fait de jouer.
Bref, 3 simples débutèrent. Je
passerai rapidement sur le jeune Durand, affrontant un autre Durand
car la musique qu’offrirent les Durand-Durand tourna vite à
l’avantage du collégien. Je souhaiterais plutôt m’attarder sur
2 joueurs : Florent et Mickaël.
Le premier revient de loin. Une enfance
difficile dans l’ombre d’un frère brillant en fit un être
réservé, peu sûr de lui et de ses qualités. J’ai vite compris
que, pour ce garçon, gagner créait un conflit intérieur et que,
par pur masochisme, il préférait perdre 30-29 plutôt que dépasser
l’image de ce frère dominant (que ceux qui ne comprennent pas
achètent « Closer » ou un bon vieux manga, c’est plus
à leur portée). Dans la vie, Florent avait donc 3 possibilités :
- La misère sociale dans un rôle que les américains qualifient de « looser ».
- L’emprise d’une secte où avec un bon gourou et quelques psychotropes, il aurait attendu les extra-terrestres.
- La rencontre salutaire.
Grâce à Bad-18, cette rencontre a eu
lieu. C’est avec un long travail de persuasion et de remise en
question et grâce à des paroles rassurantes et toujours
bienveillantes (tout le monde connaît mon charisme) que je lui ai
offert la possibilité de gagner. Le score résume tout :
20-22 ; 22-20 ; 21-15.
Le double avec moi fut bien-sûr sans
problème. Se sentant protégé, il donna le meilleur de lui-même.
Le deuxième
(Mickaël) était pour l’équipe un grand saut dans l’inconnu.
Avec un nom à coucher dehors, revendiquant des origines bretonnes,
donc suspectes, (les sportifs de cette régions étant extrêmement
rares, à part dans les troquets), il aborda le 1er match
d’interclub de sa vie. Je l’avais aligné contre le meilleur de
l’équipe adverse pour assurer les 3 autres points (il faut être
capitaine pour comprendre cette stratégie). Après un 1er
set où il essuya un grain que ses ancêtres marins pêcheurs ou
cultivateurs d’artichaut reconvertis au tricotage de bonnets rouges
n’auraient pas désavoué, il fit le vide et partit à l’abordage.
Malgré tout le chouchen éclusé le week-end, sous nos regards
médusés (et non de méduses) il remporta son match !
Franchement… bonnet bas. Bien-sûr, il ne put s’empêcher de
démarrer un petit fest-noz en plein quartier chinois en sortant le
biniou qui l’accompagne toujours. Il doit à cette heure-ci cuver
dans l’arrière-boutique d’un bazar sous l’œil attendri de Mme
Zhou.
Le reste est anecdotique : Merci
Nawaz d’amener ta sœur et ta cousine. Franchement, elles sont
jolies et je te conseille de relire l’histoire du vilain petit
canard pour te situer. Quant à toi Laurent… On te pardonne !
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